Le Parc National de Bouba Ndjidda a été créé par Arrêté N° 120/SEDR du 05 décembre 1968. Il couvre une superficie de 220 000 ha dans la Région du Nord, Département du Mayo Rey et s’étale sur les arrondissements de Tcholliré, Rey Bouba et Madingring. Il fait partie du complexe d’aires protégées du Nord avec les parcs nationaux de la Bénoué et du Faro. Il est mitoyen au Parc National de Sena-Oura au Tchad et forme avec ce dernier le complexe Binational Sena -Bouba-Ndjidda dont l’acronyme est BSB-Yamoussa.
Le Parc National de Bouba-Ndjidda jouit d’un climat de type soudano-guinéen caractérisé par des saisons d’égale importance : une saison pluvieuse de six mois allant de fin avril à mi-octobre et une saison sèche allant de novembre à avril au cours de laquelle on n’observe pas de pluie. Suivant Génieux cité par Bosch (1976), la région de Bouba Ndjidda reçoit entre 1000 et 1250 mm de précipitations par an ; les mois les plus pluvieux étant août et septembre. La moyenne annuelle des températures est de 28°C. Cette température moyenne oscille entre celle des maxima de 35°C et des minima de 21°C. La moyenne mensuelle de l’humidité relative est de 80%.
La plus grande partie du parc national de Bouba Ndjidda est constituée par une pénéplaine légèrement accidentée située entre 280 et 400 m au-dessus du niveau de la mer. Une chaîne de montagnes occupe la limite sud sur plus de 15 km et atteint une altitude de 900 m ; dans la partie nord – ouest du parc, Hosséré Vaimba et Hosséré Dori s’élèvent respectivement à 610 m et 502 m au-dessus de la mer. On note de petites cuirasses ferrugineuses à plusieurs endroits dans le parc, de hauteur variable allant de 1 à 5 m par rapport au terrain environnant.
Le terrain présente une inclinaison d’est en ouest orientant ainsi la majorité des cours d’eau vers la vallée de la Bénoué. La partie nord du parc est drainée par trois principaux cours d’eau que sont : Mayo Vaïmba, Mayo Lidi et Mayo Dopsa. On note un ravinement important au confluent des Mayo Dopsa et Lidi, mais aussi dans plusieurs autres endroits tels que le long des cours d’eau ; les pratiques agricoles appliquées en ces lieux par les anciens habitants et le manque de couvert végétal peuvent bien expliquer cette érosion.
Les sols rencontrés dans la région de Bouba Ndjida sont en général des sols ferrugineux tropicaux lessivés ou une combinaison de sols ferrugineux et hydromorphes (Martin et Segalen, 1966; Brabant, 1972). Les sols ferrugineux sont généralement bien drainés, acides et perméables, allant jusqu’à une profondeur de deux mètres ; ils sont constitués de sable argileux gris – brun en surface et du sable avec plus d’argile de couleur rougeâtre dans les horizons inférieurs. La roche mère est le granite ou le gneiss. On les trouve sur des ondulations et les collines les plus élevées. Les sols hydromorphes sont des sols mal drainés reposant sur granite ou sur gneiss. Leur teneur en argile relativement élevée (30 à 40%), surtout dans les horizons inférieurs. De couleur gris-brun et pâle, ces sols restent extrêmement humides pendant la saison pluvieuse et sont marqués par une importante activité des vers de terre. On y rencontre les vallées et les régions les plus basses. A la base des montagnes, on rencontre des sols lessivés, localisés sur des formations de gneiss plus élevées, et le long des Mayo Vaimba et Foro. Des sols peu profonds, dérivés de granite se rencontrent par endroit, sur les montagnes et les affleurements rocheux du parc où ils sont à l’abri de l’érosion.
La surface du parc est inclinée d’est en ouest et est drainée par un important réseau de cours d’eau intermittents localement appelés Mayo; ceux-ci confluent vers les limites occidentales du parc pour former le Mayo Godi, l’un des affluents du fleuve Bénoué qui draine la plus grande partie du nord Cameroun. Le Mayo Vaïmba est le seul cours d’eau du parc qui coule durant toute l’année ; les autres coulent de façon saisonnière de juin à novembre, mais sont réduits à des mares permanentes pendant la saison sèche ; les lits des rivières sont toujours sablonneux et, en de nombreux endroits la roche mère se trouve découverte par l’action de l’eau au cours des années. L’eau est abondante dans tout le parc et même pendant la saison sèche, la roche mère et les sols argileux retardant souvent l’infiltration de l’eau ; ce phénomène est marqué au niveau des Mayos Lidi, Dopsa, Nangari et Bidjou qui retiennent de grandes quantités d’eau pendant la saison sèche. À cause de la très forte pente du relief du parc, l’écoulement des eaux après les pluies est rapide ; ce qui ne permet pas d’observer des plaines d’inondation.
Le Parc National de Bouba-Ndjidda bénéfice d’un réseau hydrographique très dense avec notamment le Mayo Vaïmba qui, contrairement aux autres cours d’eau qui est saisonniers dans cette partie du Cameroun, coule durant toute l’année. L’eau est abondante dans tout le parc et même pendant la saison sèche à la faveur de la roche mère et des sols argileux qui retardent souvent son infiltration, garantissant ainsi le développement des processus d’interaction écologiques entre les espèces fauniques et les habitats caractéristiques dans ce milieu. La végétation du Parc National de Bouba-Ndjidda est constituée de 11 formations végétales et est un des derniers témoins des formations soudaniennes non encore soumises à une pression anthropique autre que les feux de brousse. Et par rapport aux autres parcs nationaux de la région du Nord établis sur la ceinture soudanienne, le Parc National de Bouba-Ndjidda a la particularité d’abriter un pourcentage élevé des espèces de montagne.
Les inventaires fauniques confirment la présence dans le PNBN de près de 24 espèces de grands et moyens mammifères parmi lesquelles, cinq d’importance pour la conservation à savoir, l’éléphant de savane (Loxodonta africana, africana) ; le colobe guereza (Colombus guereza) ; le lycaon et le chacal. On y a identifié 250 espèces d’oiseaux parmi lesquelles 25 sont restreintes au biome de savane soudanienne. On y également identifié 01 espèce habituellement restreinte au biome de forêt Guinéo-Congolaise et 02 espèces globalement menacées. Le parc, à la vue de cette richesse ornithologique, a été déclarée zone d’importance pour la conservation des oiseaux. L’indice de diversité de Simpson pour le PNBN a été estimé à 0,88.
Critère (ix) : Existence d’un réseau hydrographique très dense avec notamment le Mayo Vaïmba qui, contrairement aux autres cours d’eau qui sont saisonniers dans cette partie du Cameroun, coule durant toute l’année. L’eau est abondante dans tout le parc et même pendant la saison sèche à la faveur de la roche mère et des sols argileux qui retardent souvent son infiltration, garantissant ainsi le développement des processus d’interaction écologiques entre les espèces fauniques et les habitats caractéristiques dans ce milieu.
Critère (x) : Existence de 11 formations végétales constituant un des derniers témoins des formations soudaniennes non encore soumises à une pression anthropique autre que les feux de brousse. Et par rapport aux autres parcs nationaux de la région du Nord établis sur la ceinture soudanienne, le Parc National de Bouba-Ndjidda a la particularité d’abriter un pourcentage élevé des espèces de montagne. Présence d’une diversité faunique exceptionnelle représentative des espèces de savane avec un peu plus de 24 espèces de grands et moyens mammifères parmi lesquelles, cinq d’importance pour la conservation à savoir, l’éléphant de savane (Loxodonta africana) ; le colobe guereza (Colombus guereza) ; le lycaon et le chacal ; 250 espèces d’oiseaux parmi lesquelles 25 sont restreintes au biome de savane soudanienne ; 01 espèce habituellement restreinte au biome de forêt Guinéo-Congolaise et 02 espèces globalement menacées.
Le Parc National de Bouba-Ndjidda recouvre 220 000 ha de superficie d’un seul tenant. Il est entouré des Zones d’Intérêt Cynégétique (ZIC) qui sont d’autres types d’aire protégée selon la réglementation camerounaise. Ainsi, il est limité au nord par la frontière internationale entre le Cameroun et le Tchad; à l’Ouest par la ZIC 11 et les Mayo Vaïmba et Bidjou; à l’Est par la ZIC 23; au sud-ouest par la chaîne de montagnes dite Hosséré Koum et la ZIC N° 10 et enfin au sud par la limite nord de la ZIC N° 12 constituée par le tronçon de piste qui lie les villages Koum et Mayo Djarendi et le hosséré Koum sur près de 15 km. Les limites non naturelles sont matérialisées tandis que celles naturelles et les concessions de chasse servant de zone tampon confèrent au Parc National de Bouba-Ndjidda une certaine intangibilité vis-à-vis des potentiels empiètements. Tous ces éléments concourent à conférer au Parc National de Bouba Ndjidda une certaine résilience de l’écosystème dont il fait partie.
Le Parc National de Bouba-Ndjidda au Cameroun présente des similitudes sur le plan géomorphologique avec le Parc National du Niokolo-Koba au Sénégal inscrit sur la liste du Patrimoine mondial en 1981 et situé dans un paysage soudano sahélien semblable. S’il est vrai que la plupart des espèces fauniques qui se trouvent au Parc du Niokolo-Koba sont également présents à Bouba-Ndjidda, force est de relever que la densité de celles-ci est plus élevée dans le site de Bouba-Ndjidda. La densité moyenne y est de l’ordre de 0,75 animal/km2 sur les cinq espèces observées (Eléphant, Buffle, Eland, Hippotrague, Bubale). Bien plus, l’appartenance de ce parc au complexe transfrontalier BSP-Yamoussa offre à la faune une grande protection et un habitat beaucoup plus étendu.
Source : UNESCO