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Source: https://www.cameroon-tribune.cm/article.html/13634/en.html/details_2
LES DANSES DU PEUPLE GUIDAR
L’être humain s’exprime avec son corps, dès sa naissance. La danse est un prolongement de la vie et des gestes quotidiens. Elle est un moyen d’expression de la pensée, des sentiments. Plus que le fait de faire mouvoir son corps de façon rythmique, la danse est une manière d’éprouver et d’exprimer avec le maximum d’intensité le rapport de l’homme avec l’espace et la société. Elle procure plusieurs bienfaits (sur les plans sanitaire, social, culturel,…) à l’Homme. Elle apprend à décoloniser son corps, à sentir son propre rythme et nous invite à bouger toutes les parties de notre corps.
La danse est universelle. Tous les peuples du monde ont des danses propres. Elles sont un vibrant patrimoine culturel et une expression d’identités. Elle joue un rôle essentiel dans la communion des individus, des villages, etc.
En Afrique, la danse se définit par des rythmes et des mouvements qui reflètent le quotidien des peuples, un état d’esprit particulier avec une connotation spirituelle et sociale ; elle accompagne tous les événements de la vie : naissances, baptêmes, mariages, initiation, funérailles, danses des masques, fêtes, …). Elle a multiples fonctions (divertissement, culte, adoration, témoignage, hommage, prière,..).
Les danses africaines sont diversifiées. Chaque peuple a sa/ses danse(s). Elles sont une manifestation de l’âme d’un peuple et des situations personnelles. Elles communiquent des modes de vie et sont une expression des émotions permanentes.
Les Diy na Kada (Peuple Guidar) ont, tout au long de leur histoire, bâti une culture riche et authentique. Ils ont un mode de vie, des danses et chants propres.
La danse dans la société guidar joue un rôle très important. Tous les évènements d’une certaine envergure sont accompagnés de danses. Certains évènements ont de danses spécifiques. Les danses sont exécutées par périodes avec des chorégraphies reçues de nos ancêtres. Les danses guidar sont un patrimoine commun des Diy na Kada. Elles sont une manifestation de l’identité guidar et de la communion du peuple guidar.
La danse, chez les guidar, exprime la joie, communique des messages, éduque, rappelle l’histoire, fait la louange. Elle est, également, une expression de la vigueur, de la vivacité, une communication entre la société et la nature, une prière, une expression d’amour,…
Le peuple guidar a plusieurs danses ayant de significations profondes dont nous ne ferons qu’une esquisse dans le cadre de ce présent travail. Les différentes principales danses guidar sont : le « Guma », le « gazemvula », le « Horzlozlon » et le « Pozloro ».
- La danse « guma »
Le « guma » désigne en même temps l’instrument que la danse elle-même. L’instrument « guma » est un tamtam constitué d’une caisse cylindrique, taillé à partir d’une pièce de bois à la taille d’un batteur de taille moyenne et d’environ 06 pouces de diamètre. La caisse supérieure est fermée d’une peau tendue sur laquelle l’on frappe à main pour obtenir le son, et le bas ouvert dispose de trois « supports »[1] taillés du tronc du même bois servant de support à l’instrument. A la partie extérieure et au centre, il lui fait un « nombril »[2]. L’ancien « guma » était fait, selon la tradition orale, de l’or : « Guma na melingé »[3]. Après la conception du tam-tam, un rituel spécial est organisé. Des us et coutumes entourent l’instrument. Il lui est appliqué de produits de haute protection tant pour l’instrument, le batteur, les danseurs que le propriétaire. Il ne doit pas tomber, s’il arrive qu’il tombe, il n’est relevé qu’après de sacrifices. Il n’est pas autorisé de taper sur le tam-tam en toutes saisons. A partir du mois d’Août, le bas est bouché des feuilles du mil rouge après un rituel jusqu’à la fin de la période de récolte.
La danse guma est une danse de guerre et de ralliement de l’ennemi. Elle démontre la vivacité et l’ardeur de l’Homme guidar. Elle est une danse du combattant. Elle est exécutée par de jeunes filles vierges parées des cauris, ayant de couronne sur la tête et des hommes habillés en tenue confectionnée, ayant de couronnes assorties de plumes d’Autriche sur la tête, à l’apparence des gorilles, tenant des sagaies de guerre à la main et des sonnailles aux pieds. Le batteur du tam-tam se tient sur un objet élevé. Le chef de groupe de danse détient la flute. A un changement de rythme et au moment le plus instance de la danse, les filles laissent tomber les pagnes nouées autour de leur poitrine et dansent à seins nus. Devant leur charme et le « hezlezle »[4] du guma, les adversaires sont éblouis et hypnotisés, entre temps, les guerriers guidar les envahissent. A la victoire dont le rythme de guma annonce, tous les habitants jubilent de joie.
La danse de guma est, également, une danse de grands évènements et de certains rituels tels que : les cérémonies et rites de jumeaux, d’intronisation de chef, de grandes fêtes et aujourd’hui, certaines cérémonies régionales ou nationales. Le guma est, aussi, devenu, de nos jours, un instrument de louange dans les Eglises.
Rédigé par Joel TIZI et publié depuis Overblog