
L’Adamaoua est une région de mille et un sites, naturels et culturels, les uns étant aussi fabuleux que les autres. C’est ça, en tout cas, l’essentiel, en ce qui concerne le contenu du présent volume. Mieux : les sites officiellement identifiés ou recensés jusqu’à ce jour ne représentant en réalité que la face visible de l’iceberg, nos multiples et incessants voyages à travers un peu plus de neuf cent cinquante villages et localités dans l’immensité adamaouaïenne, nous auront ainsi permis de voir, de contempler, d’admirer, de toucher du doigt, certaines de ces « nouvelles » merveilles, inconnues, inexploitées, voire inexplorées…
D’où l’invite dans les pages qui suivent à ce voyage-découverte à travers paysages, monts et vaux, lacs et rivières, grottes, failles et falaises, bleds, localités, villages, bourgs, cités urbaines, disséminés dans toutes les unités administratives de l’Adamaoua.
On l’aura compris : dans l’Adamaoua, les trésors culturels reposent sur un patrimoine riche et varié. Le mot patrimoine renvoie ici, aux sites naturels : montagnes, grottes, cours d’eau, villages, cités urbaines…
Sans oublier les acteurs culturels : artistes, hommes de culture, gardiens de la tradition, figures historiques, et la liste est vraiment loin d’être exhaustive… Et si l’on ajoute le patrimoine culturel dit « matériel », avec tous les monuments historiques disséminés à travers cette vaste région, dont les palais royaux, et les édifices ou bâtiments coloniaux ayant une « histoire », la « chasse » aux trésors peut paraître longue, difficile, épuisante, mais en fin de compte, très excitante !
Heureusement, toutes les merveilles révélées par le patrimoine culturel « matériel », « immatériel » et naturel de l’Adamaoua, tout cela, et c’est notre intime conviction, mérite beaucoup mieux qu’une « présentation » sommaire, rapide, certes utile mais quelque peu « fade ».
Ici, les géographes sont unanimes. A commencer par Jean Bosco YET GANG qui décrit l’Adamaoua, comme un « cadre géographique unique au Cameroun parce que regroupant sur 62405 km2 plus de 60 sites touristiques dont 45 sont des sites naturels*1 Et son collègue Michel TSOTSOUA d’enfoncer le clou : les « sites touristiques » susmentionnés précise-t-il sont constitués de « plateaux, montagnes et plaines couvertes de forêts et de savane arborée, d’escarpements, de grottes dont certaines à l’instar de la grotte nyemnyem (10 km de long) ont guidé l’installation des peuples et ont façonné leur culture. A ces macro formes, il faut ajouter les chutes, les monts aux blocs rocheux de formes curieuses superposées les uns sur les autres et les cônes volcaniques aux lacs de cratères pittoresques à l’instar de l’île lacustre de Mballang »*2
D’où cette invite pressante à se mettre en route pour ce long voyage à travers les différents coins et recoins de l’Adamaoua. Et l’occasion nous sera ainsi donnée de visiter tour à tour : les départements de la Vina, du Faro et Déo, du Mayo-Banyo, du Djerem, et du Mbéré, soit en tout cinq départements.
Source : L’Adamoua. Trésors culturels et patrimoniaux. Peuples, traditions et identités culturelles. Tome 1, L’Harmattan, 2015. Peuples et cultures de l’Adamoua (dir.), ORSTOM, 1993.